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HOWLIN SUN – Howlin Sun

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Le rock stoner est un genre qui semble avoir trouvé le secret du renouvellement perpétuel, ou à tout le moins de la fraîcheur éternelle. C’est vrai que quand on se base sur le rock lourd des années 70 pour répéter ce genre à l’infini, il y a de la marge pour la durée, même si l’innovation n’est pas toujours au rendez-vous. Et c’est ainsi que se multiplient des cohortes de groupes payant leur tribut à la sainte trinité Led Zeppelin – Black Sabbath – Deep Purple, allant chercher le blues du premier, le proto-métal du deuxième et le progressif velu du troisième pour associer ces influences ou au contraire les exploiter de manière séparée. Avec Howlin’ Sun, groupe norvégien qui fait ses débuts, on va plutôt donner dans la tendance zeppelinienne, avec quelques dérivations héritées de Steppenwolf et autres groupes rock de la période 1968-73.

Le quatuor se forme à Bergen autour de Tor Erik (chant), Torgrim Nåmdal (batterie), Pieter Ten Napel (basse) et Magnus Gullachsen (guitare) et sort ce premier album éponyme sur le label Apollon Records, petite maison que je ne connaissais pas. Il ne faut pas bien longtemps pour comprendre que ces quatre garçons ont passé un certain nombre d’heures les oreilles collées aux sonorités de Led Zeppelin, Steppenwolf, Bang, James Gang, Foghat, Floating Bridge, Yesterday’s Children, Humble Pie, Grand Funk, Mountain, Blue Cheer, Leaf Hound, Frijid Pink, Highway Robbery, Freedom et autres petits joyaux mythiques des années 70. Et bien sûr, puisqu’on est ici en Norvège et par conséquent en Scandinavie, on lâchera aussi les noms de November, Aunt Mary ou Moses pour ce qui est des ancêtres du coin. Dans ces influences, les gens de Howlin’ Sun ne sont pas les premiers à exploiter le filon, leurs contemporains de Rival Sons, Birth Of Joy, Radio Moscow, Joy ou Siena Root étant déjà passés par là.

Mais à défaut d’originalité, on pourra se réjouir de retrouver ce gros son lourdaud et un rien psychédélique, avec de beaux paysages bluesy (“Nothing like a shelter”, “The day took my sunshine away”), un chant à la production soigneusement brute, des accords carrés de guitare et une batterie toujours présente sur les bons coups. Chacun des titres marque des points dans la restauration de ce rock costaud qui fête cette année ses 50 ans (le premier album de Blue Cheer sert ici de point de référence) et qui n’est pas près d’arrêter de nous faire vibrer. Commencé puissamment avec des titres directs (“Hitchhiker of love”, “Westbound”, “Move”), l’album se dirige tout doucement vers des atmosphères plus blues pour s’achever avec un “A little bit of rain” qu’on aurait pu retrouver sur le “Sticky fingers” des Rolling Stones.

Un album de ce genre, très sympathique et agréable à écouter, pose souvent la question de savoir si le groupe qui a commis ce type de disque sera à la hauteur lorsque viendra le temps du deuxième opus. S’arrêteront-ils là? Feront-ils le même album pour les vingt prochaines années? Vireront-ils au jazz progressif pour ingénieurs en informatique? Affaire à suivre mais en attendant, profitons sans trop nous questionner de cette petite manne heavy rock envoyée par Howlin’ Sun.

Pays: NO
Apollon Records
Sortie: 2018/02/02

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