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YUKA & CHRONOSHIP – Ship

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Quand on parle de rock progressif japonais, certains ont tendance à ricaner entre leurs dents en se demandant comment de vulgaires mangeurs de sushis pourraient bien rivaliser avec les Anglais, maîtres du monde en la matière. Ces présomptueux se trompent car pour ce qui est du prog, les Japonais sont non seulement capables d’égaler les Anglais, mais aussi de les surpasser. On ne va pas parler ici de l’historique du rock japonais des années 1970 (Flower Travellin’ Band, Creation, Speed Glue & Shinki, Hiro Yanagida…) aux années 2000 (Ruins, Acid Mother Temple) mais un petit coup d’œil sur ce qu’ont pu accomplir les Japonais dans le style montre bien que les Nippons sont de redoutables concurrents des Occidentaux en matière de rock progressif et de rock en général.

La preuve avec Yuka & Chronoship, groupe formé à Tokyo en 2009 et dont le précédent album The third planetary chronicles (2015) avait séduit notre camarade Philippe Thirionet. C’est à mon tour de m’en prendre plein les oreilles avec ce nouveau “Ship”, un autre concept album qui n’en est pas tout à fait un mais qui y ressemble bougrement, ne serait que par la première partie d’album, un “The ARGO suite” composé de sept titres. Yuka Funakoshi (claviers et chant), Shun Tagushi (basse et chœurs), Takashi Miyazawa (guitares) et Ikko Tanaka (batterie) ont à nouveau composé une brochette de morceaux captivants, mélangeant tendresse (“Tears of the figurehead”) et puissance (“The ship Argos”) et habileté technique (“A dragon that never sleeps”).

Dans ce domaine, Yuka & Chronoship allient parfaitement bien la veine néo-progressive (parfois un peu irritante) à l’ancrage des anciens groupes prog des Seventies. A ce titre, plusieurs détails viennent adouber la filiation Seventies du groupe. D’abord, un lettrage du logo qui n’est pas sans rappeler la police de caractère utilisée par Yes sur ses grands albums. Ensuite, et pas des moindres, la présence sur un morceau de la légendaire Sonja Kristina, chanteuse du groupe Curved Air, un des meilleurs combos de British prog de l’âge d’or. Signalons aussi la présence du chanteur Hiroyuki Izuta, musicien réputé dans son pays mais dont nous connaissons peu de choses à l’Ouest.

Yuka & Chronoship se laissent aller ici à de superbes envolées de guitares athlétiques et d’orgue acrobatique sur des morceaux qui dépassent souvent les sept minutes. Il y a même du Mellotron sur “Islands in the stream”, c’est vous dire si on est ici dans l’authenticité progressive! On est tenu en haleine du début à la fin de cette belle aventure musicale qui nous fait encore penser au fait que, sur le terrain des prouesses techniques, de l’imagination et de l’audace, les Japonais sont de véritables Samouraïs de la musique.

Pays: JP
Cherry Red Records
Sortie: 2018/05/11

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