CD/DVDChroniques

KUAR NHIAL – Kuar Nhial

0 Shares
Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

On connaît le talent du label Consouling Sounds pour découvrir des groupes aventureux de la scène post-rock belge, tout en tourments musicaux et en bizarrerie sonore. La maison gantoise ajoute un nouveau poulain à son écurie et elle n’est pas allée le chercher bien loin puisque Kuar Nhial est également originaire de Gand.

Derrière ce nom étrange se cache un trio composé de Wouter Duprez (guitare), Mathlovsky (batterie et chant) et Niels Brown (basse et chant). C’est la première fois que l’on entend parler de ce groupe qui se lance avec son tout premier album, déjà marqué par une profonde vision musicale. Ici, il n’est pas question de plaisanterie rose bonbon ou de mélodies pour collectionneurs d’ours en peluche. Avec Kuar Nhial, on descend dans les souterrains de la tristesse, on attrape des rhumes dans les caves humides du désespoir. Et surtout, on perd encore quelques points d’acuité auditive au contact d’un puissante post-black metal d’où émerge le chant rugueux et ursidé d’un chanteur qui a parfois les intonations du grand Ben Ward d’Orange Goblin.

Le disque ne comporte que quatre morceaux qui tournent en moyenne autour des six à huit minutes, l’occasion de développer des climats sonores touffus et complexes. On démarre sous un mitraillage rythmique effréné, soutien de guitares surexcitées et d’un chant de troll sous caféine. « Corvus » est en effet un titre qui ne prévient pas et qui met tout de suite dans l’ambiance. « Nonam » maintient cette tension brutale opérée par des nappes de guitares lointaines, d’où surgit toujours un chant de bourreau désespéré. En guise de refrain, une ruée black metal jouée à fond de train vient nous secouer les neurones. Kuar Nhial ralentit un peu le rythme sur « Spiraal », tout en restant impressionnant du point de vue de la puissante interaction entre la guitare toujours aérienne, la rythmique plus souple et le chant hargneux. On termine dans les ambiances glauques de « Lamantate », nom bien entendu très évocateur de chagrins et dont la construction plus progressive en fait un morceau de fin idéal, avec des grandes progressions vers une ligne d’horizon dramatique qui ne semble jamais venir.

Voilà donc une première œuvre bien intéressante, très expressive et hantée par un esprit de douleur. Ce premier album de Kuar Nhial est idéal pour voir les feuilles tomber sur les sols froids et humides de l’automne.

Pays: BE
Consouling Sounds
Sortie: 2018/11/09

Laisser un commentaire

Music In Belgium