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La nouvelle philosophie d’EVERYTHING EVERYTHING

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Décidément, le Botanique aura été notre lieu de prédilection cette semaine, car après Villagers et Christopher Owens, c’était au tour des Anglais d’Everything Everything de se produire dans une des salles de la rue Royale. Ils étaient ce samedi 9 mars à la Rotonde en support de leur deuxième album, “Arc”. Un album qui a atteint le top 5 britannique à sa sortie, preuve d’une accessibilité plus large, grâce notamment au single avant-coureur, “Cough Cough”, plébiscité par la presse spécialisée. Par rapport à son premier effort (“Man Alive”), le groupe emmené par Jonathan Higgs a soigné davantage les compositions en les rendant plus simples et évidentes au premier coup d’oreille.

En tout cas, vu l’absence de première partie, il était préférable de ne pas arriver en retard car à 20h15 précises, les cinq gars de Manchester (en fait les quatre membres du groupe et un musicien de tournée) ont déboulé sur scène et ont entamé judicieusement leur set avec “Undrowned”, un impeccable titre qui passe en l’espace de trois minutes d’une nappe de synthé inoffensive à un environnement sonore nerveux, le tout ponctué par une performance vocale dont seul Jonathan Higgs a le secret.

Car il faut bien admettre que la voix du chanteur, modulable à l’infini, demeure l’une des caractéristiques essentielles du groupe et n’est pas étrangère à son succès, même si on conçoit qu’elle puisse diviser et taper sur le système de certains. Tout le monde n’est en effet pas réceptif à un falsetto androgyne qui, de surcroit, ne colle pas vraiment au physique du bonhomme, que l’on imaginerait plutôt sous les traits d’un footballeur.

C’est à partir du deuxième titre, l’efficace “Kemosabe”, que l’on va se rendre compte de l’attention particulière qu’ils ont apportée à l’orchestration de leurs compositions, confirmé par “Torso Of The Week” juste après. Cela reste de la pop mais à vocation plus ambitieuse et aux contours plus enlevés à certains moments. On retiendra notamment le très réussi “Duet”, aux cordes (jouées via synthé) tout bonnement magiques (on pense au “Dear Jessie” de Madonna) et au final bourré de percussions du meilleur effet, alors que “The Peaks” dégagera une émotion inattendue, une nouvelle fois via l’organe vocal du chanteur, impressionnant de sobriété sur ce coup-là.

Pour peu, le plus ancien “Final Form” ne dégage plus la même saveur qu’à l’époque (ils étaient passés par l’AB Club en mars 2011), malgré le fait qu’il soit interprété avec davantage de maturité. La bonne nouvelle, c’est qu’ils ont décidé de mettre en avant ce nouvel album, au grand dam d’un (très) jeune public manifestement amateur des débuts du groupe. Les cris de satisfaction qui vont accueillir les riffs de synthé de “Schoolin'” et de “Photoshop Handsome” seront notamment là pour nous le prouver.

C’est à ce moment que l’on va se demander comment le chanteur a réussi à garder sa veste durant tout le concert, alors que le chauffage de la Rotonde était bloqué sur sa position maximale. Surtout que “Suffragette Suffragette” et ses guitares puissantes ne vont pas aider à faire redescendre la température, pas plus que le précité et intense “Cough Cough” au cours duquel le chanteur va s’amuser à taper violemment sur un tambour amené devant lui spécialement pour l’occasion. Une manière de se défouler avant de terminer le set principal à la manière de Friendly Fires.

L’appendice sera généreux puisque pas moins de quatre titres supplémentaires seront offert à une Rotonde bien en voix, à commencer par “MY KZ, UR BF”, le single grâce auquel ils ont commencé à faire parler d’eux en 2009 et qui n’a pas pris une ride, suivi du très sobre “Tin (The Manhole)”. Ils vont prendre congé du Bota avec deux derniers nouveaux titres, le crescendo “Radiant” et “Don’t Try” aux relents électro qui vont démontrer, une fois encore, que ce nouvel album mérite que l’on s’y attarde. Un petit effort à accomplir par rapport à l’image du groupe et Everything Everything pourrait bien empiéter sur le territoire de Two Door Cinema Club

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