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Honeyblood, un cocktail détonnant made in Scotland

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Dans la catégorie nouvelle sensation british du moment se produisaient ce mardi 14 octobre les deux nanas de Honeyblood au Witloof Bar du Botanique. Le duo de Glasgow venait y défendre son premier album éponyme au caractère bien trempé.

Pourtant, depuis la sortie du disque en juillet dernier, la batteuse d’origine, Shona McVicar, a été remplacée par la toute aussi blonde Cat Myers. Une musicienne expérimentée qui est venue rejoindre au pied levé la brune Stina Tweeddale, chanteuse et guitariste d’un groupe qui s’apprête à sillonner les routes anglaises dans le cadre du NME Breed Tour 2014 en compagnie de Superfood.

Pas de support ce soir mais dès “Fall Forever”, le morceau d’ouverture du concert qui est aussi celui de l’album, on va déceler des influences du début des années 90, période post-grunge et pré-britpop, quelque part entre les Breeders et Lush avec une voix chaude et des atmosphères sombres. Il est vrai que l’album a été produit par Peter Katis, qui s’est également occupé d’Interpol et de The National.

Certains titres, comme le poppy “(I’d Rather Be) Anywhere But Here” ou “Fortune Cookie” font également penser à Veronica Falls voire à Savages en beaucoup moins glacial. La raison est sans doute à chercher du côté des harmonies vocales qui adoucissent la perception de compositions déjà très matures malgré le jeune âge de celle qui les a écrites. On dirait que Stina a préféré fouiller dans la collection de disques de ses parents plutôt que de se gaver d’émissions de téléréalité. Pour notre plus grand bonheur…

Mais ce qui impressionne le plus, c’est le sentiment d’un groupe au grand complet alors qu’elles ne sont que deux sur scène. Il faut dire qu’elles se démènent au point d’en oublier l’environnement du Witloof Bar dont les voûtes finiront par devenir une menace permanente pour l’intégrité physique de la chanteuse. Quant à la batteuse, rien ne permet d’affirmer qu’elle ne bat la mesure que depuis moins d’un mois au sein d’Honeyblood.

La totalité de l’album sera jouée avec des mentions particulières à l’énergique “All Dragged Up” (pour peu, on dirait du Blood Red Shoes), à l’équilibré “No Spare Key” et au futur hit “Super Rat” aux paroles acerbes (“I will hate you forever, scumbag sleaze, slimeball grease, you really do disgust me”). Mais c’est sur l’atypique “Braidburn Valley” que la voix de Stina Tweeddale prend toute son ampleur. Une composition délicate clairement mise en valeur par cette dernière.

On se demande même s’il ne s’agit pas là d’une voie à explorer car le rappel (“Kissing On You”, face B de “Bud”), interprétée par ses soins, seule à la guitare acoustique, va nous emporter. Entre-temps, le direct et efficace “Killer Bangs” aura affolé le décibelomètre une dernière fois. Il était à peine un peu plus de 21h et après avoir assuré le service après-vente au stand merchandising, les deux belles projetaient d’aller jeter une oreille à Nicole Atkins qui jouait à la Rotonde. Quand on vous dit que les rock stars n’arrêtent jamais…

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