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COMPTES DE KORSAKOFF, Les – Nos amers

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Les Comptes de Korsakoff, alias LCDK, groupe savoyard assez inclassable, revient pour de nouvelles aventures avec ce nouvel album ʺNos amersʺ. On se souvient que Geoffrey Grangé (chant et basse) et Quentin Lavy (batterie) et Marie-Claude Condamin (violoncelle) avaient fondé ce groupe au début des années 10 et s’étaient illustrés avec les étranges ʺKarl – Life in little bitsʺ (2013) et ʺGhost trainʺ (2016). Cette régularité de trois ans entre chaque album est la seule chose stable sur laquelle on peut se reposer car pour tout le reste, c’est la fluctuation et l’imprévu musical qui règnent en maître chez les Comptes de Korsakoff.

On se souvient également que ce fameux Korsakoff a donné son nom à un syndrome de la réinvention d’un passé fictif par des malades en général atteints d’alcoolisme chronique. Et on retrouve sur ce troisième album la suite des aventures de ce personnage qui hantait déjà les deux premiers opus de LCDK. Je vous préviens tout de suite : il vaut mieux ne pas emmener cet album pour vos séances de bronzette à la plage cet été. Si vous écoutez l’album au casque, vous risquez de vous mettre à creuser un grand trou dans le sable pour sauter dedans et vous enterrer vous-mêmes, afin de disparaître à jamais. Si vous écoutez le disque haut et fort, ce sont vos voisins de plage qui vont soudain se jeter à la mer en masse dans le seul but de se noyer.

L’album ʺNos amersʺ rassemble en effet tout ce que l’on peut compter de désespoir, d’auto-flagellation, de violences sadomasochistes, de folie sanguinaire et de torture mentale. Le chant profère des textes qui évoquent la vindicte s’abattant sur un pauvre fou (ʺLe mauditʺ), font des jeux de mot sur la notion de chute (ʺTerminalʺ), réveillent les angoisses de la nuit (ʺMurmures à l’oreille des monstresʺ), font passer les poèmes de Lautréamont pour des chansons de Carlos (ʺPère et filleʺ), refont le coup du bateau ivre (ʺBateau qui couleʺ) ou de Dorian Gray (ʺLe doubleʺ).

Servies par un rock progressif complexe et tendu, les chansons de ʺNos amersʺ ont des allures du désespoir dostoïevskien ou de la folie nervalienne. En matière de poésie, ça se pose là et ça confirme que Les Comptes de Korsakoff sont encore et toujours un groupe passionnant.

Le groupe :

Geoffrey Grangé : basse, voix, composition
Marie-Claude Condamin : violoncelle, texte
Quentin Lavy : batterie
Guillaume Pluton : trompette, arrangement
Diego Fano : saxophone alto, soprano
Grégory Julliard : euphonium
Romain Baret : guitare
Christophe Blond : piano

L’album :

“Le maudit” (07:12)
“Carrousel” (01:52)
“Terminal” (07:58)
“Murmures à l’oreilles des monstres” (06:50)
“Père et fille” (03:56)
“Bateau qui coule” (06:09)
“Antidote” (03:55)
“Le double” (09:46)

https://lescomptesdekorsakoff.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/lescomptesdekorsakoff/

Pays: FR
Puzzle Records
Sortie: 2019/05/25

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