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MAGIC DANCE – New Eyes

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Magic Dance est le projet musical de Jon Siejka, un compositeur multi-instrumentiste new-yorkais qui semble ignorer tout ce qui s’est passé dans le domaine du rock après 1987. Ce garçon commence d’abord son Magic Dance en explorant sans vergogne une veine synth pop, comme on l’appelait alors, c’est-à-dire une mixture entre de la pop music légère et des couches abondantes de synthétiseurs, dans la grande tradition Tears For Fears, Elli et Jacno ou Falco, pour parcourir brièvement ce qui se faisait dans l’Europe des années 80.

On sent bien cette influence sur le premier EP “Another world” (2013), plein de voix angéliques, de claviers nuageux et de batterie électronique qui fait touj! touj! au lieu de boum! boum!, comme sur les vraies batteries tenues par des êtres humains. Ce premier effort sort à compte d’auteur, tout comme la suite, composée de l’album “The mirror of dreams” (2014), des EPs “Kiss scene” (2015) et “Haunting me” (2016) et de l’autre album “Vanishings” (2016).

La pop synthétique gentille et délicate se métamorphose peu à peu en une vision plus rock des choses. Rassurez-vous, Jon Siejka ne va pas tomber dans le thrash metal ultra-brutal mais va effectuer une progression à l’échelle de la candeur de son style de départ en arrivant naturellement à une musique plus AOR et rock FM. Pour ce qui ont oublié ce qu’est l’AOR, rappelons que c’est l’acronyme de l’Adult Oriented Rock, c’est-à-dire une musique qui fait croire aux vieux qu’ils sont encore jeunes ou aux mous qu’ils peuvent prétendre à être des durs.

Cette évolution a sans doute attiré l’oreille du label Frontiers Music, qui a signé récemment Magic Dance dans son écurie et lui a fait sortir le nouvel album “New eyes”. Ici, c’est un festival de sonorités eighties qui nous rappelle les génériques de feuilletons américains qui déferlaient à l’époque sur des téléviseurs qui n’étaient pas du tout plats mais qui étaient déjà en couleurs, avec parfois une télécommande pour parcourir les quatre ou cinq chaînes disponibles sans se lever de son fauteuil en sky. Jon Siejka et ses hommes (Kevin Krug, basse ; Kevin McAdams, batterie ; Jack Simchak, guitare ; Tim Mackey, guitare et Mike Peniston, basse aussi) replongent tête en avant dans des mélodies autrefois rendues populaires par Survivor, Heart, Foreigner ou Loverboy.

Il n’y aura donc rien de bien original du côté musical mais les titres bien troussés (“You’re holding back”, “These four walls”, “Please wake me”) permettent de bien commencer l’album. Comme il fallait s’y attendre un peu, le style a tendance à se répéter en milieu d’album, d’où ne se dégage pas vraiment un titre fort, avant que les derniers morceaux “Looking for love” et “New eyes” ne viennent remettre un peu de dramaturgie et d’énergie dans l’ensemble. On peut donc conclure que cet hommage d’un jeune musicien à un lointain passé trouvera surtout grâce aux oreilles des nostalgiques de cette époque.

Pays: US
Frontiers Music
Sortie: 2018/12/07

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