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Vox Low, high vibes

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Dignes représentants de la face electro dark du label Born Bad Records, les Parisiens de Vox Low reviennent en force. Un nouvel album sorti l’automne dernier leur a servi de prétexte pour reprendre la route et faire halte au Museum du Botanique, lieu particulièrement adapté à leurs atmosphères envoûtantes…

Mais avant, place à The Ultimate Dreamers, ce projet né dans les années 80 du côté de Lessines et réactivé pendant le confinement dans la capitale. Depuis la publication d’une compilation de leurs démos, Frédéric Cotton et ses compères regardent clairement devant eux. Ils ont sorti en l’espace de treize mois un 7″ (Polarized), un mini album (Echoing Reverie) et un EP de remixes (Violent Ghost). Ils ne comptent toutefois pas s’arrêter en si bon chemin et sont en train de préparer un nouvel album dont ils présenteront quelques extraits en primeur ce soir.

Parmi ceux-ci, les nappes flippantes de “Spiritchaser” et la rythmique soutenue de “Piano Ghost” se démarqueront tandis que “The Knife” verra la chanteuse de Dead Crush en invitée surprise assurer une seconde voix hispanique revendicatrice en effleurant sa guitare. Plus tôt, l’imparable “Polarized” introduira un “Big Violent” aussi agressif que le type auquel il fait allusion et qui terrorisait la région à l’époque. Quant à “S’Envoler” joué à deux basses (dont celle au son caractéristique à cinq cordes de Joël Grigolato), il illustre le point de rencontre entre Kraftwerk, Trisomie 21 et New Order. Des influences revendiquées et complètement assimilées.

Rappelez-vous, Vox Low avait joué à l’Orangerie lors des Nuits 2021 dans le cadre de la Born Bad Records Label Night en compagne des excellents Villejuif Underground et Bryan’s Magic Tears. Leur album éponyme était alors déjà sorti depuis trois ans et le suivant allait encore se faire quelque peu attendre. Enfin publié en octobre dernier, “Keep On Falling” reprend l’histoire là où elle s’était arrêtée en accentuant par moments le côté club tout en conservant cette face sombre et ensorcelante dont ils raffolent.

Des caractéristiques décuplées sur scène comme le démontrera d’emblée un “Die On Monday” d’une précision d’horloger qui se construira patiemment pour déjà atteindre un premier sommet. Les lumières, délibérément tamisées, contribuent à l’ambiance délicieusement pesante que leurs compositions réclament. Principalement articulé autour de machines, un industriel et mélodieux “Distance” nous plongera ensuite une première fois dans le nouvel album. Pas de place toutefois pour une boîte à rythmes car le batteur Mathieu Autin, en plus de cogner d’une puissance rare, tient la mesure d’une impressionnante façon métronomique.

Une humanité que l’on retrouve via la guitare du nouveau venu Jérôme Pichon et la basse de Benoit Raymond (impressionnant sur un “Henry Rode” explosif et carré). Et puis, il y a surtout la voix caverneuse et désintéressée de Jean-Christophe Couderc sans laquelle la formation ressemblerait à tellement d’autres. Une voix qui peut également se montrer vénère, comme sur un “It Grows” bercé de rythmes binaires, sans parler d’un impeccable “We Walk” (straight…). “To the end of the fuck*ng world”, insistera-t-il, comme pour éviter tout quiproquo. Sur ce titre addictif, le batteur dégommera un gong situé derrière lui au milieu de riffs de guitare de plus en plus nerveux.

Si un “Ready To Spend” bourré d’anticipation nous replongera quelques années en arrière, la pièce angulaire du set sera sans conteste le dernier titre. Ou plutôt les deux derniers, si l’on en croit la set-list (“Something” et “Strange”). Développés sur près de vingt-cinq minutes, ils explorent les influences glaciales du groupe : kraut, techno, cold wave, acid et tous leurs sous-segments. Vingt-cinq minutes pendant lesquelles les musiciens, clairement sur une autre planète, emmènent les spectateurs dans leur trip tantôt tribal tantôt hypnotique, sidéral ou magnétique. La planète Vox Low, en quelque sorte…

SET-LIST
DIE ON MONDAY
DISTANCE
READY TO SPEND
HENRY RODE
IT GROWS
WE WALK
SOMETHING
STRANGE

Organisation : Le Botanique

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