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Les Nuits 2020 : la sélection de Music in Belgium

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Prévues au printemps puis reportées à l’automne pour les raisons que l’on sait, les Nuits du Bota démarrent cette semaine. Certes, avec une programmation réarrangée et des mesures sanitaires strictes, mais elles auront lieu. Et c’est bien là le plus important.

Depuis notre dernière visite et le concert de Jessica93 à la Rotonde, les couloirs du Botanique sont restés désespérément vides et silencieux. Seuls le personnel et les ouvriers en charge de la rénovation de la verrière pouvaient les arpenter. Puis, fin juin, des artistes ont retrouvé le chemin des salles pour seize résidences estivales couronnées de succès. Le public, lui, devait toutefois se contenter de suivre les concerts de clôture en direct via livestream.

Mis à part les prestations de Clément Nourry et de Mathilde Fernandez au Musée en marge de l’exposition de Gauthier Hubert, le premier concert post-confinement digne de ce nom a vu Halehan se produire par deux fois à l’Orangerie le 13 septembre dernier. Une Orangerie en configuration assise à laquelle il faudra s’habituer dans les prochaines semaines. Avec la Scène Parc, nouveau nom donné au chapiteau qui n’en sera pas vraiment un (le public sera également assis), il s’agira des deux endroits qui verront se succéder la quarantaine d’artistes à l’affiche de cette édition des Nuits quelque peu spéciale.

Ceci dit, c’est à l’église Notre-Dame de Laeken que les festivités seront officiellement lancées ce jeudi 24 septembre. Yael Naïm y présentera “Nightsongs”, son nouvel album, alors que le lendemain, l’Autrichien Fennesz fera de même avec “Agora”, une ambitieuse pièce electro-ambient minimaliste que le majestueux édifice religieux devrait sublimer.

Ces deux hors-d’œuvre précéderont de quelques jours le grand retour du public au Botanique. Sans surprise, les organisateurs ont dû faire face aux annulations de la plupart des artistes étrangers (qui seront en grande partie reprogrammés dans les prochains mois). En conséquence, l’affiche des Nuits prendra cette année une coloration noire jaune rouge prononcée mais non dénuée d’intérêt. Jugez plutôt.

Cela commencera en force le 1er octobre avec la soirée du label Capitane, le collectif fondé par Nicolas Michaux. Ce dernier se produira à l’Orangerie en support de son tout nouvel album, “Amour Colère”, qui sera publié moins d’une semaine auparavant. Il sera introduit par l’univers cinématographique des solides Under The Reefs Orchestra, impériaux en clôture de leur récente résidence estivale.

À ce propos, plusieurs artistes passés par la case Bota cet été auront l’occasion de présenter leur set à un public cette fois en chair et en os. C’est le cas notamment de Judith Kiddo qui ouvrira pour Robbing Millions le 2 octobre sur la Scène Parc. Mais aussi de Jawhar qui, en 2018, avait illuminé le chapiteau en support de Charlotte Gainsbourg. Le Belgo-Tunisien s’est taillé depuis une sérieuse réputation et assumera son statut de tête d’affiche à l’Orangerie le 5 octobre. Il sera précédé de watchoutforthegiants, un quatuor à suivre de près qui a fait plus que de la figuration lors du dernier Humo Rock Rally.

De leur côté, les deux membres de Glass Museum sont montés en puissance au cours de l’été. Leur impressionnante prestation à l’Eden de Charleroi début du mois montre combien “Reykjavik”, leur premier album, regorge de pépites electro-jazz dont la relecture live se révèle irrésistible. Il s’agira à n’en point douter d’un des moments les plus attendus du festival (Scène Parc, 7 octobre). Le même jour et dans un registre plus expérimental mais tout aussi pertinent, la Colombienne d’origine et Berlinoise d’adoption Lucretia Dalt emmènera les spectateurs de l’Orangerie dans un trip avant-gardiste dont elle a le secret.

Malgré les circonstances, les programmateurs sont parvenus à maintenir l’une ou l’autre création, véritable marque de fabrique des Nuits. Parmi celles-ci, retenons celle de Glauque en version dépouillée (Scène Parc, 6 octobre) mais surtout celle de River Into Lake qui seront entourés d’un quatuor à cordes pour une relecture de leur excellent “Let The Beast Out” (Orangerie, 4 octobre). La première partie sera quant à elle confiée à Offo Vrae qui n’est autre que le nouveau projet (en français) de… Jawhar.

Retenons encore la présentation de “Mothership”, le nouvel album des Anversois de Flying Horseman emmenés par l’insatiable Bert Dockx. Il s’agira d’une double affiche alléchante puisqu’ils partageront la scène de l’Orangerie le 10 octobre avec Anana ag Haroun aka Kel Assouf et ses délires psyché touareg.

Notons que cette année, les guitares rageuses ne seront pas oubliées même si le but initial avait été de mettre en place une soirée toutes salles en collaboration avec MetaDrone. Une initiative que l‘on souhaite voir se réaliser l’an prochain. En attendant, les Liégeois de The K. et les Gantois de Crowd Of Chairs mettront l’Orangerie à sac le 3 octobre. À l’opposé, trois prestations à vocation davantage classique se tiendront en fin de Nuits : Manu Delago Ensemble avec le Hang à l’honneur le 13 octobre, le fidèle Stéphane Ginsburgh le 16 pour l’interprétation des six dernières sonates de Beethoven et Bernard Lemmens le 17 pour une clôture pleine d’émotion et de virtuosité.

Les Nuits du Bota se dérouleront du 24 septembre au 17 octobre. La programmation complète, les infos et la billetterie se trouvent sur le site officiel de l’événement. Rappelons que la Botacarte vous permet d’économiser pas moins de 7 EUR sur le prix plein, même le soir du concert si celui-ci n’est pas sold out.

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